Salut l'Ami(e) !
Le Philo m'ayant demandé avec un de ces sourires acidulés dont il a parfois le secret si je l'écrirais, ce CR, si j'aimais les cailles si, si ,si ... Je lui ai répondu que je n'aimais pas ce qui est systématique. Il me fallait du temps et un mot déclencheur. Le voilà ! C'est SYLVANES cité dans un remarquable article du Télérama de la semaine prochaine, sur les facteurs d'orgues. Nous sommes passés par là, dans ce Sud aveyronnais que le Philo et moi ne connaissions pas : il nous a enchantés. Mais commençons par le commencement.
Partis de Manosque le 13 Juillet, sous le cagnard, empruntant les
petites routes du Gard,
admirant
Colias, au passage, déplorant la sécheresse qui fait
qu'à Dions, la sympathique guinguette n'est plus au
bord de l'eau, abordant les Cévennes, nous offrant un
pèlerinage au
cirque de Navacelles, nous poursuivîmes notre route vers
Camares et
notre but : le gîte d'Andabres,
où nous arrivâmes les premiers,suivis
de peu par l'ami
Jean ( que d'aucuns surnomment M. de Bracon ...)
Nous tirions la langue, de soif, mais aussi d'émerveillement : ce
gîte-là avait de la gueule. Imagine une grande maison familiale
aristocratique et des corps de logis accolés. Pour le moment, nous
détaillions la façade, notre orga n'étant pas arrivée.
Malicieux, nous guettions les ronflements de bécanes : " Raté ! T'as
raté l'entrée " ( nous avions bien failli la rater nous-même. sous les
grands arbres, c'est une allée discrète. Pas de panonceau flashant ! )
" En voilà qui ont fait demi-tour " Philippe et sa copine, Chag,
Nadège, Marc, Ghislain et Pôpa ( lesquels ont galéré dans les Gorges du
Tarn )ne sont pas fâchés de se poser.
L'hôtesse propose à notre "Révérendissime" ( c'est elle qui rebaptise
ainsi Stabilo ) de nous indiquer "nos appartements". Cela a de la
gueule, à l'intérieur : grands escaliers aux rampes en fer forgé, longs
couloirs et même pièces anciennes transformées en salle de jeu pour les
petits, en bibliothèque. Nous visitons la grande salle à manger
campagnarde des Toulouse-Lautrec ... De quoi rêver un peu. Cette maison
a une histoire peu ordinaire, comme Jo ( notre hôtesse ) nous
l'apprendra bientôt. Une histoire pleine de générosité.
Le repas du soir réunit un petit groupe. Ghislain, pour se faire la voix, entonne de temps en temps le refrain : "Où sont les cailles ?" En effet, elles brillent par leur absence pour le moment mais trois finissent tout de même par se pointer "par une nuit plutôt nocturne" Séverine puis Zazzz et mylène, affamées, bien vite réconfortées par la ratatouille de la patronne ( celle qui se mange, la ratatouille ! )
Le gros de la meute n'arrivera que le lendemain, 14 Juillet. En pleine
nuit, loin des lumières, j'admire le ciel étoilé.
Grand beau, le lendemain matin. SergeXX a roulé toute la nuit et va essayer de dormir un peu. Le Philo propose un iti et Ghislain le GPSise et sert de guide à la troupe baladeuse, direction La SALVETAT et son lac. Ce n'est pas loin mais, bien sûr qu'on n'y arrivera pas tout de suite. Ça virole dur sur les petites blanches ou petites jaunes. Mais on passe, le plus souvent, dans la forêt où il fait frais, où cela sent bon avec, parfois, le parfum poivré d'herbes mystérieuses. Le long des cours d'eau, pas à sec ceux là, ondulent de grandes menthes ... C'est beau les Monts de LACAUNE.
Nous goûtons l'agréable fraîcheur au bord du lac, pour le pique-nique.
LCF va piquer une tête dans l'eau fraîche. Zazzz rouspète, qui a oublié
son maillot de bain. Et chacun(e) d'enlever ses godasses, son falzar en
cuir. On peut admirer la plus belle collection de gambettes blanches qui
soit. Seules font exception celles de LCF: un Sudiste ! couleur pain
d'épice.
Pentes herbues, grands arbres dans lesquels le soleil joue à
cache-cache, des pédalos, des bateaux sur le lac.
Du monde mais pas
trop. Une aimable torpeur nous saisit après le repas ... Seuls, deux
courageux ( ou inconscients ? ) s'en vont prendre un café ...
Un petit groupe nous a rejoints, ce qui nous permet de lier
connaissance avec Jeannine et Bruno, les parents de Marc, et de
retrouver SergeXX, lequel n'étant pas parvenu à roupiller préfère rouler
avec nous.
Au moment de repartir, ... On ne repart plus : LCF a perdu ses clés - et chacun de chercher partout. Jeannine Bruno et moi "faisons" même la poubelle, aucazou ... " EurêKa ! Clés retrouvées ! " nous crie-t-on. Elles étaient tombées près de la Transalp de Pôpa. ( Zazzz, dans l'après-midi, se fera un plaisir d'offrir à LCF un ballon fluo en guise de porte-clé ... ) Il fait très chaud mais la balade vaut le déplacement. La variété des paysages en étonne plus d'un - tantôt boisés de feuillus -tantôt méditerranéens. Au Sud, plus au Sud, navigue le bateau de Minerve, sur un océan de vignes.
En fin d'A.M, devant retrouver Tuttle à Brassac, nous nous séparons en deux groupes, l'un des motards ayant des soucis de carburant. Mais tandis que lezuns prennent une route, les zotres, censés arriver les derniers ... se retrouvent à Brassac où Tuttle guettait. Où sont donc passés Ghislain et ceux qui nous précédaient ? Zazzz nous dira avoir eu peur pour nous : ils nous ont attendus, nous croyant derrière eux. Maldonne ! Du coup c'est Haroun qui aura l'honneur de préparer le célèbre Maka ( ortho inconnue de Dame Jo ) du soir !
Il nous reste encore 50 bornes à parcourir pour rentrer au bercail mais, en attendant, sur cette place de Brassac où les musiciens répètent pour le bal du 14 Juillet un répertoire délicieusement surrané, j'ai droit à une sérénade de la part de l'accordéoniste -un papy qui me susurre en jouant "Cerisiers roses et pommiers blancs" " C'est pour les demoiselles ... d'autrefois ... " ( Ben oui, quoi !) Et je rigole - et je chante de bon c½ur, moi qui, ado, détestais tellement l'accordéon popu ! Merci aux musicos. Au fait, LCF connait cette vieille chanson d'André Claveau. Il fredonne aussi.
Que d'arrivant, au gîte ! Haroun, la petite famille Jésus, Bisounoursette,
Yaya, Cécé et Mme 'Ophie, Doom et sa fille "qui a beaucoup entendu parler
de nous" etc ... etc ... Pas de Dédé, en revanche, il est sur le point de
vivre une odyssée parisienne ( cf son CR en feuilleton qui m'a souvent fait
tordre de rire alors qu'il n'y avait pas toujours de quoi se marrer ).
Maka ...Maka ...Maka c'que c'est ?
La salle à manger est nettement plus
bruyante que la veille. La "tertulia" ( le cercle amical, quoi! )
s'organise après le repas, sous un grand tilleul. J'y participe un peu puis
vais voir les étoiles, moins nettes ce soir ( pas à cause du Ma dans mon
Ka, mauvaise langue ! )
Parait KiyenaKi ... j'vais pas cafter mais, le lendemain matin, la trousse
miracle de Dame Jo va beaucoup servir ... Chag révise sa leçon sur les
piqûres d'insectes et les courbatures, tandis que d'autres, le genou
couronné ... ou assis de traviole ... s'pas ...
Le Vendredi matin, une première troupe s'en va vers l'Aigoual. Arnaud
arrive de Paris, d'où il est partis à 2h du matin.Il est encore tout
heureux d'avoir vu naître le jour.
Nombre d'entre nous ayant beaucoup roulés les jours précédents préfèrent
aujourd'hui se balader non loin du gîte. D'autant plus qu'un petit orage a
éclaté - Avant le retour du grand bleu. Sylvie aimerait bien aller à
l'abbaye de SYLVANES; le village a du charme - en fin de compte, nous nous
retrouvons à LACAUNE le jour de la grande braderie. Le restau que nous
choisissons est agréable, décoré en bleu et ... JAUNE ! La couleur qui
attire ... les MOUCHES !
SergeXX déguste ses premières écrevisses sans conviction ( elles ne sont
pas terribles ), heureusement la suite s'avère nettement meilleure. En
attendant le dessert, Katia attrape des mouches; elle a fort à faire ...
36° ... La piscine ! Où chacun court se jeter le plus vite possible, une
fois de retour au gîte.
Une partie de ballon endiablée s'engage, ce qui
vaudra à certains, le soir-même ou le lendemain, de venir me trouver (
J'apprends grâce à vous tous - Merci, les copains(-ines) ) Tandis que les
uns se rafraîchissent à la flotte, les autres sirotent un apéritif.
Les p'tits Jésus mangent leur p'tits pots, bien nursés par Tata 'Ophie et
tonton Cécé, maîtres ès bonnes manières. Comment faire tenir sa p'tite
cuiller toute seule sur son nez ?
... garde Tata 'Ophie, Gabriel ! et le drôle de singer Tata à la perfection
: il promet, celui-là. Comme Cécé assure qu'on peut aussi se mettre la
cuiller ailleurs ... le public adulte s'insurge !
Antoine a préparé pour la veillée un punch à la douceur perverse, à base
d'ingrédients qu'il me fait deviner. Beaucoup de jus de fruits ... et le
reste !
C'est lors du dîner ( une paella géante ) que notre tablée va chanter un hymne bien étrange, à la gloire des pelles ( non, Dédé ! Pas celles qu'on roule mais celles qui creusent ). C'est la chanson de CAMARES, entièrement symbolisée sur ce grand panneau, dans la salle à manger qui en a intrigué plus d'un(e). Nous avons trouvé le rébus de la fin ( A POELE! ), MaKache pour le reste. Notre hôtesse nous ayant mis au parfum, nous entonnons les pelles de CAMAR ...ENS - Pas de curé là-dedans.
Puis Jo nous raconte l'histoire de la maison, vouée depuis longtemps à la vie associative. C'est une demeure qui a connu les galopades d'enfants, les vacances familiales à la campagne. Nos hôtes ont participé, bénévolement, à la vie associative pendant 15 ans, avant de vendre tous leurs biens personnels, en accord avec leurs parents, pour racheter Andabres, où ils ont tant de souvenirs : ils se désespéraient à l'idée que cette grande maison, mise en vente, puisse faire l'objet de surenchères et devenir un lieu clos. Ils travaillent en famille, avec les papymamies - c'est dur mais il y a tant de générosité dans leur démarche ! Je sens là une survivance de l'esprit des premiers congés payés, en, 1936 ... Vacances pour tous.
Le Punch d'Antoine. Quel délice ! J'en reprendrais bien un peu ... Hum ! Méfiance ! Si j'en juge par l'effet produit sur trois des cailles, transformées en bacchantes - EVOE ! EVOE ! trônant chacune à califourchon, côté pot d'échappement, sur une bécane, le breuvage a quelque chose de l'élixir de la Tante Bégon ( chez DAUDET ) " qui fait danser les moinettes, train, train, train, dans le jardin ... "
Les nénettes ne peuvent plus s'arrêter de rigoler - jusqu'au moment où Séverine, sans doute happée par une pensée titillante ou, qui sait, l'approche du nirvana, se fige - une tige de plante sauvage à la main, telle une Sainte Gudule sur les tableaux du Moyen Age ou un personnage du Gréco ... Nous voilà bien ! Après la Révérendissime, Sainte Gudule aux long cheveux dénoués, pour éponger les pleurs du pauvre monde ... Rassure-toi ! Les rires reprennent de plus belle. Je ne sais rien de la suite, sauf par oui dire : les nocturneux partis admirer de nuit le viaduc de Millau se sont retrouvés ( GPS-GPS ) dans une cour de ferme.
Avant de partir en vadrouille, le lendemain matin, Sylvie emmène ses titous voir la basse-cour : ( quelques poules, un coq cou nu, deux dindons, ô Djeel dans l'espace de la chapelle -non restaurée; prélude au ... restaurant ) Ne voilà-t-il pas que l'un des dindons s'approche d'elle en faisant la roue. Dialogue imaginaire : Sylvie " Tu exagères; je suis mariée ! " Le dindon - Hypocrite ! tu me provoques avec ton tshirt " JUST SEXY ! "
Tu peux imaginer la pensée desdits dindons quand Mme 'Ophie et moi allons les voir, un peu plus tard. Les volatiles se couchent. Qu'est-ce à dire ? Soit nous les avons subjugués, hypnotisés de nos douces voix - soit ils ont pensé : " Pas la peine de s'fatiguer - C'est pas la p'tite blonde ! " Goujats, va !
As-tu remarqué qu'entre le moment où l'on épluche les cartes routières et celui où l'on démarre, il s'écoule toujours pas mal de temps ? Nous en profitons, Le Philo et moi, pour aller faire quelques emplettes à la biscuiterie de Camares, qui embaume le citron de bon matin. Le bâtiment à deux étages, au bord de la rivière, n'a rien, extérieurement, d'un atelier artisanal, avec ses hautes fenêtres cintrées, toutes garnies de dentelles blanches et ses murs couverts de vigne-vierge. Accueil chaleureux. Je goûte le biscottin de Camares : c'est bon !
Le Lac de La Salvetat, que certains n'ont pas vu l'avant-veille, nous accueille de nouveau : c'est doux de farnienter. Comme j'ai acheté "la dépêche du Midi", j'épluche les résultats du Tour de France, au grand amusement des copains ( il faut dire que le Tour m'intéresse depuis que je suis devenue passagère à moto ).
Le Philo nous a concocté, pour l'A-M, une jolie balade dans la vallée du Rance. Quelle chaleur ! Mais qu'il serait dommage de ne pas admirer tant de beaux villages aux pierres rouges ( beaucoup de roches ferreuses dans le Sud de l'Aveyron ) tels Combret et Belmont-sur-Rance.
Il fait tellement chaud que je ne suis pas la seule, au retour, à demander de l'aide pour ôter ma carapace; "Plus jamais ça !" me dis-je en maugréant - Jusqu'à la prochaine fois - Je suis contente d'être avec les copains, de rencontrer d'autres personnes et de voir tant de beaux paysages. Qui voilà ? Paco, en voiture - SANS DEDE ! Lequel m'envoie une bise, aussitôt transmise. Je monte me coucher de bonne heure - Nous partirons tôt, demain dimanche, pour regagner Manosque. Le chemin du retour passe par Avène, tout entouré de forêts; les Cévennes où l'on peut s'offrir de magnifiques descentes nous rappellant la NC04.
Le Philo a encore deux jours de vacances devant lui. Il ne souffre pas trop du dos. Lundi matin, il ira au-devant de Fast et Manu, ( du côté du Ventoux ) attendus impatiemment en Druidie - Rien que du bonheur !
Salut l'Ami(e) ! J'espère t'avoir fait vivre ( ou revivre ) un peu de tous nos bons moments - Merci, les Cailles !
Avé le sourire et les bises de Dame Jo l'entoulousée d'la Moto.
P.S. Y'a du nouveau : J'apprends à masser les petons. Mais ne va pas, exprès, te balancer ta bécane sur les orteils !