Salut, l'Ami(e) ! Quoi ? tu me dis que c'est du réchauffé, l'AC. Tu tombes à pic : le thermomètre indique 34° à l'ombre, aujourd'hui, dans la campagne de Giono. Eh bien, crois-moi si tu veux : à Fay-en-Montagne, nous avons aussi connu semblable canicule. Celle qui te tanne le cul quand tu l'as vêtu de cuir. Y'a pas à tortiller, ils avaient raison, les anciens, quand ils disaient que les Huns faisaient cuire leur bidoche sous la selle de leurs montures ...
A propos de montures, nous logions, à Fay, bienheureux village perdu,
( le pays des "fayes", des "fayards", des hêtres,
quoi ! ) dans un gîte équestre très sympa, où
nous vîmes de beaux poneys et grands chevaux alezans, blancs, gris,
ainsi qu'un âne ( je ne fais allusion à personne, d'ailleurs
j'ai beaucoup de respect pour les bourricots.)qui leur tenait compagnie.
Certains d'entre nous s'offrirent, le Samedi, une bonne balade à
cheval, en forêt. Heureux veinards qui pratiquent l'équitation
... Ils font baver d'envie le sagittaire que je suis, qui n'a chevauché
qu'une seule fois, en Camargue, il y a bien longtemps ... Rengaine ta rengaine,
Jo !
Tiens, si tu aimes les chevaux, toi aussi, parle donc un de ces jours avec
Laurent G. Tu verras comme il les connaît bien et avec quelle douceur
il les présente. J'ai appris de lui que les poneys se montraient
souvent gentils et espiègles. C'est même lui qui m'a appris
la différence entre eux et les grands chevaux.
Le lendemain de notre arrivée, Le Philo, qui avait décidé de buller un peu, tant il faisait chaud sous le cuir, se ravisa et s'en fut chaperonner, en SV, ( Voui ! Celle de Florent ) un troupeau de donzelles motorisées ( à moins que ce ne soit l'inverse ! ) Aux dire du Philo, qui a récidivé depuis sur la SV de Jésus, cet engin léger, léger, lui rappelle sa mob. Bêcheur, va ! ( Ne lui dis pas que j'te l'ai dit. )
Avant de te parler de nos balades jurassiennes, je t'offre quelques flash-back,
pour te mettre dans la joyeuse ambiance de l'AC03. Vois d'abord, au départ
vers Fay, les retrouvailles en fanfare, à Chateaux-Arnoux, des Grands
Sudistes ( Nath' - Florent - Fred + Lokh en vacances ) et des Manosquins
( Dame Jo - Le Philo ) Cloches, bidons, tambours : les manifestants du coin
voulaient faire du boucan. C'était réussi. Et très
bon enfant. Tout juste si les gendarmes ...
Puis, lors de notre installation, Kali empaquetant Fred dans sa toile de
tente. Ajoute Nath' et Nadège, ce même soir, après une
fondue accompagnée d'un précieux vin jaune se ruant sur Kali
pour lui disputer la gratinée, au fond du caquelon ... ( Puisque
j'ai évoqué le vin jaune, tâche donc de vous offrir,
à tes potes(esses) et à toi, un Château d'Arlay, à
déguster en automne, avec du Comté et des noix : tu m'en diras
des nouvelles. )
Enfin, avant les vadrouilles, le Samedi midi, vois tous les copains rassemblés
à l'auberge espagnole où l'on pouvait goûter de fort
bonnes choses. Et si par chance ( Ote-toi d' là que j'm'y mette !
) on les savourait à l'ombre ( il n'y en a pas beaucoup sur le terrain
), quel pied !
Dame Jo ayant profité de ce matin-là pour faire enfin connaissance autrement qu'en photos, et de dos, avec la tonique Miss Turtle, venue en voisine, se prit immédiatement de sympathie pour icelle. ( Psit' Miss Turtle ! Manosque, c'est un peu loin peut-être pour toi, mais c'est jouable. )
Quelle chaleur ! Où aller pour se rafraîchir un peu ? Il n'y
eut qu'à suivre Florent, qui connaît son Jura comme sa poche;
forêts, lacs, crêts et combes, jolis villages : il sait tout
cela à la perfection, vu qu'il l'aime depuis sa petite enfance. (
Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec mon cher tonton Brassens au
sujet des " imbéciles heureux qui sont nés quelque part"
Quand on est, comme Florent, amoureux de son pays natal et qu'on l'offre
généreusement aux amis, on est poète,
HEU-REUX et l'on n'a rien d'un imbécile. )
Suivons Florent. Aux routes forestières ombreuses sur les talus
desquelles tu découvres parfois avec ravissement, des centaurées
bien bleues succèdent des routes ondulant entre les douces prairies
où les foins embaument. Les villages sont typés avec leurs
clochers en bulbe, leurs vastes fermes à tavaillons ( ces protections
de lames de bois, sur les murs exposés au gros temps ). Les vaches
montbéliardes, pacifiques ne cavalent pas à ton passage. Après
le Bélvédère de la Reculée des
Planches, nous voilà à Arbois, village blond au milieu des
vignes, avec une pensée pour le célèbre " Vin
Fou "
d'Henri Maire. ( J'ai découvert, en passant dans une rue, la maison
de coeur de Louis Pasteur, toute tapissée de
vigne-vierge. Je reviendrai !
Après avoir quitté Miss Turtle sur le bord du Lac de St-Point
( elle rentrait chez elle ), sur le chemin du retour nous ne nous sommes
pas arrêtés aux Cascades du Hérisson; en revanche, nous
n'avons pas manqué de repérer une grande sculpture de bois,
hommage du Jura au Piquant-Pointu trop souvent victime des deux pattes ...
Je regrette de ne pas m'être arrêtée à la boissellerie
locale qui propose toutes sortes d'objets en bois : ce sera pour une autre
fois. Nous grimpons vers le Belvédère des Quatre Lacs, d'où
l'on découvre ... quatre ...coquillages bleu-vert. On dirait de fraîches
huîtres océanes posées dans la forêt. Il fait
toujours chaud. En attendant la douche rêvée, Aurélien
, galant, brumise le visage des dames. Ça roule ...Avant de redescendre
vers le village historique de Baumes-les-Moines, devenu Baume-les-Messieurs
au 18ème siècle ( de fameux jouisseurs, ces chanoines grands
seigneurs et grands saigneurs de pauvres gens ! ) niché dans un site
admirable (
hautes roches, cavernes ), nous avions contemplé les lieux de plus
haut, observant les grands rapaces qui cherchaient la pompe verticale, au
soleil couchant. Voler comme eux ...
" Un dernier pour ce soir ", propose Florent, qui nous gâte
en nous emmenant au Belvédère du Cirque de Ladoye.
Les hôtes, après la fondue de la veille, nous ont mitonné
un chaleureux ( et calorique ) repas où le lard, la saucisse de Montbéliard
et les pommes de terre au Comté sont à l'honneur. Bâfre
! Boufre !
Heureusement, la salade verte n'est pas oubliée.
Eveillée tôt, le lendemain matin, j'appelle Le Philo auquel
je dis de ne pas faire de bruit : Eric dit Le Cabrolizator, essaie de finir
sa nuit, à la fraîche, sur sa moto au milieu d'un arc de cercle
de SV. Il en a eu marre de la chaleur et des mouches : le gîte proprement
dit jouxtant les écuries. D'autres copains ont sorti leur duvet pour
dormir à la belle étoile ...
Les projets de balades se précisent lors du p'tit déj'; Haroun
soudain demande l'heure. " Huit heures " Aussitôt, comme
si de rien n'était, il se lève, empoigne son couteau de table
tandis que Laurent, tout aussi flegmatique, en fait autant, et nous assistons,
d'abord médusés puis carrément hilares, à une
parodie de "duel sur le pré " .
Quel quolibet a motivé le " combat " ? Voilà ce
que nous ne saurons jamais. J'adore Haroun ( que ses chevilles restent en
place ! ) quand il enfourche le SV de Kiki !, qu'il ne rate pas une occasion
d'en placer une, d'improviser, de jouer avec les mots en pince-sans-rire
qu'il est. Il m'a appris un peu la Xyloglotte certain soir, à la
fraîche ... C'est bien de lui ! Si tu veux savoir comment on traduit
" tourner-sept-fois-sa-langue-dans-sa-bouche-avant-de-parler ",
demande la réponse au Commandeur des Croyants
( ou écoute là ici : http://marc.chaland.free.fr/DDE03/DDE03-sons/antephonoheptalinguagirateur.wav
) Et puis ce dernier a l'art d'apporter aux copains qu'il traite parfois
de " goujats ! " ou de " Rastaquouères ! " ces
délices orientaux aux pistaches comme on n'en trouve pas ailleurs
... Sacré Haroun !
Au fait, en lisant cela, il va me dire, la prochaine fois que nous nous
rencontrons : " A 9h30, sur le pré ! " Faut qu'je m'entraîne
avec la pelle à tartes !
Dimanche nous passerons en Suisse avec pour guide, cette fois, Sebiwann, un autre amoureux du Jura, que nous sommes heureux de retrouver, Le Philo et moi : nous ne les avons pas revus , Béatrice et lui, depuis l'AC02. Près de Champagnole, à Syam, nous voyons des forges et une élégante villa palladienne. Dans la forêt, non loin de Mouthe, des chevaux curieux viennent voir passer les motards... Des chevaux libres, parmi les arbres ... Ô Maxime Le Forestier !
L'odeur des foins coupés ... Les foins ramenés, comme des vagues ...
Le lac de Joux. Nous voilà en Suisse. Vallorbe ... Du côté
d'Orbe, nous croisons une flopée de side-cars anciens et récents
en vadrouille. Salutations de part et d'autre. Le Jura Suisse ( Le Plateau
) ne ressemble aux régions que je connais déjà ( le
Valais, les Grisons, l'Engadine ) que par la coquetterie et la propreté
de ses villages. Sinon, cette vaste plaine de cultures vivrières,
au pied de la montagne, me surprend. Lors d'une pause, en altitude, nous
voyons au loin le Lac de Neuchâtel, lequel, contrairement au Léman,
a toute son étendue en Suisse. ( Grâce à Haroun et Sébiwann,
Dame Jo apprend
la " giographie". )
La Vue des Alpes porte mal son nom, ce Dimanche 8 Juin 2003 car la brume
de chaleur masque les sommets. Qu'importe ! Allons déjeuner : certains
(es) sont fatigués(ées), que j'ai dû " marabouter"
à l'huile essentielle de menthe poivrée ( 1 goutte sur la
pointe de la langue ) : cela évite de tomber dans les pommes ! Si
vous passez par là, un de ces jours un conseil : évitez le
Relais du Belvédère ; surtout si comme nous, vous détestez
les embrouilles. On y mange bien ... quand on est servi ... Et au nom du
fric roi, on ne vous offre même pas un café pour s'excuser
de la maldonne. ( Quelle différence avec nos drôles de zigotos
si généreux au " Penalty " de l'Afenadou ! cf le
CR de ma NC03 ).
Nous traversons la Chaux-de-Fonds: ville importante. Peu avant Maiche, nous
retrouvons la France. Morteau . Pontarlier ; Le charme du Doubs dans le
défilé d'Entreroches. Le lac de St-Point rive Ouest ... A
Foncine-le-Haut, village frère de Foncine-le-Bas, les menuisiers
ont bien travaillé : leurs supports en bois retiennent de fort belles
jardinières ( ...érotique, ça, quand je le relis ...Point
ne nuit un peu de coquinerie )
"Pour une belle balade, c'était une belle balade" ...disons-nous
une fois rentrés au gîte. Le kilométrage indique 430
Km.
Pour une fois, nous sommes repartis seuls, le lendemain, Le Philo et moi car nous voulions nous arrêter à St Claude que Nath' trouve moche. Si l'on ne regarde que les immeubles HLM contemporains, elle a raison, mais le site, lui, vaut le coup d'oeil. La ville est construite dans un fond de vallée, entre deux haute parois. La Bienne et le Tacon ont creusé, creusé. On a édifié les bâtiments tout en hauteur.
Voulant rapporter une pipe à Loïc, notre fils, nous avons appris
que tant que les artisans pipiers avaient utilisé des bois autres
que la racine de bruyère ( venue de Corse ou des pays méditerranéens
) : buis, arbres fruitiers, les pipes finissaient par se consumer. Ce que
je ne savais pas non plus, c'est que St Claude est réputé
pour la taille des pierres précieuses.
D'aimables commerçants me dirent que nous avions eu de la chance
d'avoir du beau temps, les deux fois où nous nous étions trouvés
dans le Jura ( en allant au Rouge Gazon et lors de cette AC03 ) En effet
: j'ai appris depuis par Florent, qu'il avait beaucoup plu, le week-end
suivant l'AC. Pluie, bruine, voilà qui explique la verdure.
Maintenant, quand je pense au Jura, ce sont des images de printemps qui passent et repassent devant mes yeux, d'un pays de forêts, de prairies et d'eau. Rude en hiver, qu'il doit être beau sous la neige !
J'oubliais ... Va donc faire un tour du côté d'Echallon Miribel
...
Tu m'en diras ...
Des nouvelles ...
Salut l'Ami(e) ! Avé le sourire et la bise de Dame Jo, l'enjurassée d'la moto.
PS : Encore merci à nos Jurassiens, Florent et Sebiwann, ainsi qu'à
Kali. Quelle organisation épatante !