A peine rentrés de la NC03, nous repartions, Le
Philo et moi, pour l'AC03, dans le Jura, juste le temps de faire une lessive,
quoi !. Voilà qui explique à Jésus ( et à quelques
zôtres ) que Dame Jo ait un peu tardé à envoyer ce CR.
" Mais, tu ne vas pas oublier des détails ?
- Que nenni. Ma mémoire est bonne: il faut continuer à l'entraîner
"
Je nous revois, en route pour Chaudes-Aigues, en compagnie des grands
sudistes. Après nous être fait traiter de "lopettes"
par MyDreamy, qui avait poireauté un peu à Alès, près
de sa jument grise, la faim nous tenaillant, nous trouvâmes à
l'Affenadou, près de La Grand-Combe, un "boui-boui bien crado",
qui aurait comblé d'aise l'ami Pierrot ( Perret); mais faut pas s'fier
aux apparences : si les murs étaient délabrés, les
mecs un peu bizarres, la gentillesse, elle, valait son pesant d'or
( pas comme dans le Jura suisse, comme tu le constateras dans le CR suivant
... ) Les gars du "Penalty", lointaines copies de Ronaldo nous
offrirent même le café, avec de larges sourires. Nous nous
trouvions encore dans les Cévennes lorsqu'un petit orage aviva les
senteurs : genêts, fleurs de carottes sauvages, herbes fleuries, miel
des fenaisons : je jubilais devant la griserie des copains. Les villages
gris de Lozère plus beaux les uns que les autres nous comblaient
d'aise.
L'accueil, au Belvédère, et les retrouvailles furent on ne peut plus chaleureux ( dans tous les sens du terme, le grand été passant par là en avance ). Dame Jo en profita pour faire risette aux bébés ( que les néo-parents avaient amenés à la NC) , lier connaissance avec Jimaflo, Ze Patty et Zéro, Sprintex et madame, Robin des bois. On se sent très euphorique, dans ces moments-là, on voudrait pouvoir parler avec tous en même temps.
Prête de bonne heure, le lendemain matin, une petite troupe de lièvres
rêvait de l'Aubrac ... Le Philo ouvrait. Il avait prévenu Big
et Fast ( les Philous ) Vince, Serge/XX, Lézard Vert et Manu "
Je vais bouchonner ;-)) "
Ben ma foi ! Il n'en fut rien sur ces chemins-serpents où le moindre
écart peut vous expédier prendre un bain dans la rivière
( dans le meilleur des cas ) et brouter des joncs au grand étonnement
des grenouilles, vaches, chevaux. Je m'accrochais ferme, tu peux me croire,
ayant peine à imaginer que les Vrôôôm Vrôôôm
de horde sauvage, derrière nous, n'étaient autres que le chant
suave de la BCR de Serge/XX ...
Malgré nos cabrioles, cela ne m'empêchait pas de trouver sublime
le paysage : sous un ciel diaphane, à perte de vue, des champs clos
couverts de narcisses faisaient oublier la sévérité
habituelle et même, l'âpreté de cette contrée.
Soudain, alors que nous descendions vers la vallée du Lot, un grand
troupeau de moutons tout nus nous incita à la pause, ce que nos postérieurs
apprécièrent. L'imagination de certains allant bon train,
ils voyaient des chèvres, d'autres, des Romains. Pourquoi pas des
moulins à vent, pendant qu'on y était ! Les moutons les plus
gourmands resquillaient sur les talus ... Et moi je lorgnais les vrais bleuets
dans un champ de blé tout proche pendant la pause-pipi. Un brave
Auvergnat manqua reluquer mes fesses.
En selle ! Nous arrivâmes en Aveyron, où un joli village,
St Geniez d'Olt, ses platanes, son café de la Paix nous firent signe,
comme les violettes, à M. le Sous-Préfet aux Champs ... comme
ça juste pour nous rafraîchir ... On était si bien,
là, sur les bancs ... Presque on y déjeunerait ... ET puis
le patron était motard et exposait, au-dessus du comptoir une fière
collection de motos miniatures. Tous les prétextes étant bons,
nous restâmes. C'est alors qu'une donzelle trentenaire (?) aux sphères
rebondies, en brassière, short à moustache mais chaussée
de godillots sur lesquels retombaient les chaussettes, se crut obligé,
pour se donner l'air sportif, de se mettre à courotter en susurrant
à ces messieurs, l'air enjôleux, la voix flûtée
: "Savez pas où y'a une boulangerie ? " Quel dommage que
tu aies loupé les réponses. Les copains, savants sans le savoir,
filèrent la métaphore à coups de "miches",
" pétrissage " etc ... Hilare, je songeais à la
vieille chanson
" Elle vendait des p'tits gâteaux ", si bien rénovée
par Barbara :
" Fallait voir comm' elle sautait
ses deux p'tit brioch' au lait "
Notre éducation se trouva parfaite par le patron, lequel apprenant
que nous venions du Cantal, nous déclara avec fierté que "
Les Cantalous et les Rouergats, c'était pas la même chose !
"
Que calor ! Madre mia !
Nous croisâmes à Estaing, les novis ( Marika et Rackham ).
Conques était encore loin, qui se méritait par cette chaleur.
Dame Jo, pélerin en cuir, y perdit son foulard de soie noire ...
Puisse-t-elle y avoir laissé une partie de ses peines ... La vue
sur les toits bleus, qu'on surplombe en descendant vers le village, fit
oublier la canicule et la soif qui va avec. Dire que pendant que je m'extasiais
au soleil, Manu découvrait, dans un parking bien noir, que l'un de
ses pneus était crevé ... Trois des copains repartirent avec
elle pour Aurillac. Le reste de la troupe regagna en virolant ( " Que
du bonheur ! " dit Vince ) le Belvédère en rêvant
douches, jets d'eau, piscine ... ( Pour cette dernière, fallait encore
patienter : un artisan en posant la bordure. )
L'Aligot nous attendait. Imagine le chaudron pour 166 personnes. Nos hôtes le préparèrent devant nous. Touille, touille, touille ! Vivat les Auvergnats ! Big Philou tenta de prendre la relève de la dame spécialiste, suivi de Tromph qui tint un peu plus longtemps. Et soudain, le miracle se produisit : le mélange purée de pommes de terre, tome fraîche fila, fila. Les onnaisseurs nous conseillèrent de déguster bien chaud, sans boire d'eau, pour éviter la lourdagne. Après ce festin je traversai le " Purgatoire " ( Salle aux bizarres embaumée de mégots, délicatement ornée de gobelets en plastique vides. Ah, les fainéants, faut qu'je l'dise ! ) et m'en fus me coucher tôt pour être d'attaque le lendemain.
Cela commença dans la bonne humeur, Serge/XX étant très
en verve à la table du p'tit déj'. Au programme de ce Samedi
31 Mai 2003, les Puys et les lacs, déjà bien connus du Philo
et de Dame Jo.
J'ai retrouvé avec joie l'émeraude du Lac Pavin, raconté
à Fabienne de Beaucaire la légende du village englouti, ou
comment le diable s'étant fait musicien entortilla si bien les habitants
moqueurs qu'ils dansèrent, dansèrent, dansèrent, oubliant
la messe, creusant le sol à force de tourbillonner. On dit même
que le plus vieux poisson du lac porte encore sur son dos l'image d'une
cloche et d'un violon. Bien sûr, le violon du Diable ...
Besse en Chandesse, Murol et son Château costaud, le Lac Chambon, le Col de la Croix Morand, redescente pour le Mont-Dore sous la chaleur, où des gendarmes encadraient des motards en herbe, âgés de 8,9 ans ... Le Sancy majestueux au-dessus de la ville ...
Après une vaine tentative pour trouver un restau sympa, à
l'ombre, au bord du lac de Guéry ( la perle rare existe mais était
déjà retenue pour les conducteurs de vieilles voitures rassemblées
au Mont-Dore. Rutilantes, les mamies ), nous repartions pour la montagne
et avisions une pancarte fort sympathique : " Le Salon du Capucin ";
je pensais à mon ami Djeel, cet impie qui ne manquerait pas de ricaner,
s'il était là. " Ah ! Ces moines moinant de moineries.
Se r'fusent rien ! " .
A l'orée de la forêt, un restau campagnard nous accueillit.
Un vrai berceau de verdure l'entourait. Que de beaux arbres ! Les parasols
étaient verts, comme de bien entendu. Seul un hêtre pourpre
tranchait sur l'ensemble. Que peut bien être le Capucin ? Sûrement
ce grand rocher là-bas - avec son salon, la clairière. Je
me plus à imaginer un autre "capucin", à longues
pattes et longues oreilles, celui-là ( le lièvre, qu'on nomme
parfois " bouquin" ou " capucin") folâtrant au
clair de lune dans son salon vert...
A ceux qui regrettaient un peu de n'avoir pu contempler de plus près les belles ancêtres à quatre roues, notre "Pépé" qui menait la troupe, avait rétorqué : " Mon estomac n'attend pas ! " Devant l"accueil sympa et la bonne chère, au Salon du Capucin, on ne voyait plus que des gens satisfaits. Chou farci pour les uns, entrecôte sauce au Bleu pour les autres ... Plus d'un lorgnait ensuite les chaises longues invitant à la sieste ...
Allons ! En route par Mauriac pour un ravitaillement des machines, puis
Salers,où se déroulait un triathlon qui avait attiré
une foule monstre. La vallée de Néronne, son col; enfin, la
fraîche forêt, une vraie bénédiction, dans la
montée vers le Pas de Peyrol. Une autre meute de la NC attablée
avec des promeneurs du Puy Mary salua notre passage. Je pus juste remarquer
un tee-shirt rouge : Paco !
( Lequel me fit bien rigoler, ce soir-là, en jouant aux chaises musicales
avec Kali, en rouge lui aussi. )
A la descente, je retrouvai certaine petite route tape-cul déjà expérimentée en Septembre 2002 et constatai qu'elle était fidèle à elle-même. Christelle nous fit rigoler en nous disant, une fois arrivée au Belvédère, qu'elle avait su que sa moto remuait bien en voyant son ombre tressauter sur la route.
Bises et rebises, le lendemain matin, dont une très grosse, de
Géné et de Dame Jo à Sandrine, notre bonne hôtesse.
Notre voyage de retour fut un vrai plaisir. Le Philo nous régala,
entre autres, d'une balade bucolique sur une petite blanche ( la D5 ) entre
Serverette et St Denis-en-Margeride ( la connais-tu, Frapi ? ) Châteaux
perdus, villages d'avant, prés fleuris, le long de la Mézère
... Le rêve !
A Langogne, je m'étonnai de lire sur la porte d'une boutique : "
Nous achetons les narcisses à partir de Mardi " et appris, par
la suite, qu'on les cueillait avec un outil spécial pour les expédier
aux parfumeurs de Grasse.
Patix et Béa, Fun et Marmotte, Duvalben, Lokh, Fred, tous partants
pour un pique-nique, s'extasièrent devant les bonnes choses de la
célèbre boutique Puzzi, à Lanarce. Peu après,
plus ou moins allongés dans les pensées sauvages, entourés
de genêts, dans la montagne ardéchoise au-dessus du Col de
la Chavade, nous n'en finissions pas de savourer le moment présent.
Nous guettions bien, du coin de l'oeil, certain nuage gris qui ne nous disait
rien qui vaille. Mais celui-ci nous épargna.
Nous saluâmes l'ami Tonin, à Thueyts; la troupe se sépara
en deux groupes.
Finie la NC03 ... Vive la NC04 !
Une semaine plus tard, Le Philo et moi retrouvions Lokh, Fred, Florent et Nath, en fanfare, à Château-Arnoux, pour partir vers le Jura, mais ceci est une autre histoire, que tu découvriras bientôt si tu en as envie.
Avé le sourire et les bises de Dame Jo
" l'ennarcissée "d'la moto.
PS : Pour trouver le " Salon du Capucin " prendre, à gauche, une petite route en cul de sac, environ 5 km après la sortie du Mont-Dore, sur la route de la Tour d'Auvergne ( D 645 )