Salut, l'Ami(e) !
On chante dans ce CR dédié aux Pyrénées mais
aussi au Languedoc-Roussillon.
" Trénet, il était bien de Narbonne ? (me demande Le
Philo lors d'un arrêt en Camargue.)
- Eh oui !
- Brassens ?
- De Sète. Comme Paul Valéry "
Dieu sait si j'aime Tonton Georges, mais c'est le Fou Chantant qui m'accompagnera souvent, ces jours-ci ...
Vendredi 28 Mai 2004, " Y'a d'la joie ", près d'Arles où se rertrouvent, pour un parfait relais, deux couples de tarmos sudistes bien connus : Jésus-Sylvie, Le Philo-Dame Jo. Sylvie trône sur le SV, dans son fauteuil de bagages : elle a même des accoudoirs : les accessoires du parfait campeur.
Il fait beau. Un petit mistral nous aère. Le pensum - un passage sur la Languedocienne est déjà oublié lorsque, après un pique-nique, nous grimpons un peu dans la colline à l'Abbaye de Fontfroide, pour découvrir les constructions. Elle est bien cachée dans sa combe, la belle cistercienne aux reflets roses. Une vraie merveille, que nous visiterions avec plaisir si Le Bourdieu en Ariège, n'était encore aussi loin ... Les collines embaument, toutes recouvertes de plantes méditerranéennes. Qu'on me pose là et qu'on m'oublie ...(air connu).
Sylvie fait amie-amies avec les Corbières, qu'elle ne connaît pas tandis que nous redécouvrons Le Philo et moi, les forteresses cathares : Aguilar, Paderne, Quéribus et, ENFIN ( ça, c'est pour Frapi et Jolitorax entre autres ) Peyrepertuse, aux murailles très impressionnantes, qu'on dirait taillées dans le roc.
A la sortie des gorges de Galamus, nous apercevons au loin les Pyrénées, dans une brume rose : elles sont encore bien enneigées. C'est l'heure du thé et du goûter. Les gourmands que nous sommes se régalent de moelleux biscuits au citron, fabriqués à St Paul de Fenouillet. Tiens ! si l'on en achetait davantage. Et des rousquilles ( petites couronnes à l'anis entourées de sucre glace ) , pour les veillées avec les potes.
Qu'il semble long, le voyage, à la fin du parcours ! Le château
de Puylaurens, heureusement, est là pour me rappeler certaine grimpette
hivernale avec Gilles80RT. Dire qu'il y a encore des km entre le col de
Py et notre but !
Soudain, cela sent la vache et les herbages. Le paysage a changé.
Aux collines plantées de vigne ont succédé des coteaux
arrondis en velours mille raies vert pâle ou en toile brune. Des dahus
ont dû y faire les labours. Cela repose la vue mais cela serpente
ferme !
Nous guettons le lieudit " Le Tarré ", où Jésus
rêve de prendre une photo ( de qui donc ? ). Ce soir, nous ne le voyons
pas mais le découvrirons, le surlendemain, à l'entrée
de St Victor Rouzau., sur la D13.
Nous retrouvons Fred, Pascale et une Ema aux yeux clairs, exploratrice tout terrain, qui a bien grandi, Kali, Lokh, Bambi, Flo et Nat. A l'exception de la petite famille bordelaise et de Bambi, tous étaient à la NC, dans les Cévennes, le WE précédent. Retrouvailles, on a beaucoup à se dire. " Y'a d'la joie ... " (bis)
Tandis que les uns installent leur tente sur un terrain plutôt duraille,
ceux qui logent en chalet cherchent leur home. Le nôtre s'appelle
" Francis " : j'ai aussitôt une pensée fraternelle
pour "La bête des Vosges" et pour "Francis-co".
C'est épatant : on peut y coucher 9 personnes. Les chalets, un peu éloignés les uns
des autres, s'intègrent bien dans les courbes des coteaux. Au-dessus,
les herbages et les bois. Au-dessous, des prés où l'on peut
voir des chevaux. Au loin les Pyrénées.
Les hôtes aiment les fleurs et ... les oiseaux.
Lééééé....on ! Ce cri, mais on dirait tym-pan ! Il n'est pas tout seul. Un autre gorge bleue s'exprime, sur le toit de l'auberge. La paonne, dédaigneuse, n'en a cure. Très familiers, les volatiles viennent nous rendre visite, sautent parfois sur les rambardes. Vision de conte oriental que certains d'entre nous, nuit après nuit, voudraient bien voir rôtie, tant le réveil en fanfare est pénible. La perfection n'est pas de ce monde.
Nous ne mangerons pas de paon, durant ces trois soirs, après les balades, mais une très goûteuse cuisine de terroir, servie par de bonnes hôtesses. ( Et je ne te parle pas des p'tits-déj, qui permettent d'affronter les km. )
Le samedi matin se passe à flâner; en attendant nos p'tits
copains. Seul, Jésus s'offre une incursion à Toulouse pour
aller changer un pneu et est même rentré pour l'auberge espagnole.
Mais pas de blague !
" Aux montures ! " pour ceux qui piaffent, impatients d'aller
en découdre avec les virolos locaux
( locos ! que viva España ! )
Une très jolie balade nous mène d'abord à la grotte
du Mas d'Azil, où l'Arize, tantôt tonitruante, tantôt silencieuse, prend parfois, dans
la pénombre, de curieux reflets verts. Les courageux arpentent l'ensemble
du tunnel pour aller voir la cascade à l'entrée de l'abri
rocheux. Lokh nous fait une chaleur en descendant prendre une photo sur
un sentier en pente ! Mais cela vaut le coup.
Comme nous sommes nombreux, la troupe se sépare. Nous allons, par
la suite, nous retrouver ou nous croiser, certains arrivants s'étant
décidés, un peu plus tard que la meute, à rouler quand
même.
Sur un replat, un peu avant le Col de la Crouzette, Bambi, Le Philo et moi faisons fuir deux animaux sauvages : deux "chèvres (?) ou boucs (?) à long pelage d'hiver, gris et blanc. " Y'a d'la joie ! " Les belles bêtes sont encore là, dans les hêtres; elles nous regardent partir vers le col d'où l'on a une intéressante vue sur les neiges qui se sont bien rapprochées.
Bambi fait connaissance avec l'AC - lacets - Le Philo propose une pause à Biert ( t.t.t. ), un beau nom pour les amateurs de cervoise mais, au " Gypaète Barbu " , la patronne ne revenant qu'à 18 heures, gros Jean comme devant, nous repartons pour le col de Port, où les " Sapinières " voient se retrouver tous les groupes, qui, pour se désaltérer, qui, s'étant déjà rincé la dalle, pour narguer les copains.
La météo ayant annoncé des orages sur le Sud-Ouest
pour le Dimanche, nous lorgnons le ciel, le lendemain matin. En effet, c'est
de plus en plus gris vers l'Ouest. Et soudain il tonne puis, durant le petit-déjeuner,
il se met à tomber des cordes. Petit orage, qui cesse rapidement.
En avant, les pèlerins, pour la grande vadrouille de la journée
! On n'a pas daigné mettre les combis, depuis qu'on sait ( un peu
) apprivoiser les nuages; on verra bien. De toute façon, nous avons
notre Nat-amulette qui, ne se sentant pas très à l'aise sur
épingles mouillées, joue les SDS sur le SV de Nolan. Le ciel
se dégrise, au fur et à mesure que nous virolons en direction
de Foix. Sur la petite blanche qui mène à Ax-les-Thermes un
rayon de soleil nous fait risette. La forêt nous coocone, les beaux
torrents pyrénéens musiquent, ça sent bon la fraîcheur.
" Mes jeunes années courent dans la montagne
Courent dans les sentiers, pleins d'oiseaux et de fleurs (...)
Et les Pyrénées chantent au vent d'Espagne,
Chantent la mélodie qui berça mon coeur (...) "
M'en fous que mes dix ans soient loin, heureuse d'être restée un enfant heureux, qui sait toujours s'émerveiller. Du reste tous des enfants contents : Bruno, Bambi, Nat, Flo, Luc, Le Philo , comme moi. La forêt disparaît, au-dessus de Luzenac; la corniche se révèle impressionnante. Nous passons sous le téléphérique qui transporte du talc, dans de petites bennes, depuis la carrière jusqu'à la vallée, tout en bas. Il ne faut pas se louper sur cette route !
Au col de Pailhères ( 2001 m ), en début
d'A-M, une éclaircie nous permet d'admirer les belles montagnes à
peau d'orque et même, de toucher la neige pour une mini bataille.
Deux Hollandais volants jouent les chamans sur leur djembés, sans
doute pour saluer les esprits de la montagne. Au fait, et si c'étaient
les deux bêtes pelues entrevues la veille ! Avec les chamans, on peut
s'attendre à tout ...
Les premières gentianes bleues, très courtes, les renoncules
des glaciers commencent à s'ouvrir.
Bambi, songeuse, contemple les lacets de la descente, en
se disant qu'il va falloir se les faire.
" Mais t'es courageuse, Bambi ! Tu l'as déjà prouvé
la veille. Et puis, t'es pas la seule à t'poser des questions ..."
Tout le monde descend, sans anicroche. La route, après les épingles,
assez large, offre un très bon revêtement. Les prairies, à
cette altitude, sont fleuries de jonquilles.
Certain villages nous impressionnent, tel Usson et son château médiéval
perché, près d'Escouloubre.
Le Philo nous entraîne vers les Gorges de l'Aude, pour déboucher
sur le plateau qui, bizarrement, abrite le Col de la Quillane, au beau milieu
d'un plat sur un bout droit. A Montlouis une pause "Mars" s'impose
pour redonner un peu de tonus à certains. Le "Mars" plus
la longue descente de la vallée de la Têt feront leur effet.
Les nuages, jusque-là cléments semblent gagner du terrain.
A Villefranche de Conflent, la pluie nous surprend, mais ne nous accompagne
que jusqu'à la sortie de Prades, à la bifurque pour Sournia.
Sournia ( Pyrénées orientales ), où j'espère
tant que les hauts cistes ladanifères seront fleuris : il y en a
sur des hectares. Trop tôt ! Ils sont seulement en boutons. Je vois
beaucoup d'autres fleurs telles ces lavandes papillons ( stoechades) remède des otites
séreuses, en huile essentielle, ou ces hélichryses ( les fleurs
d'or ) remède miracle en cas de bosses, bleus, gnons, bignes ...
Nous nous arrêtons, à ma demande, pour que je puisse les montrer
aux copains.
Giboulée-giboula. Du côté de Mirepoix, nous croisons
tout plein de vieilles voitures très bien entretenues, parmi lesquelles,
une Panhard, une Traction avant, une 4CV mais aussi une Triumph rouge.
" Que reste-t-il de nos amours ? " (...)
Lors du plantureux repas du soir (magret, gésiers, foie gras ...) chaque groupe raconte sa journée. Les derniers rentrés se sont payé la foule, en Andorre, où ils sont allés faire des courses. Certains des copains sont déjà repartis : Kiki, Viral, Lokh.
Les adieux sont toujours déchirants. Pascale dit à Ema : " on va enlever Dame Jo et l'emmener à la maison." Une photo de Kali me montre en grand-mère par procuration, tenant la main du bout d'chou. ( Soit dit en passant, Ema, très sociable, pas avare de bises, appelle "Tata" ou "Tonton" chacun d'entre nous. Même, Le Philo a droit à "Papé" ou "Papet" La moustache ? le vélodrome à poux ? )
Nadège, fin prête, qui fulmine, bien décidée
à jardiner jusqu'à Clermont, semble chanter, en attendant
Mash avec lequel elle va rouler:
" Je t'attendrai à la porte du garage (...) "
mais l'a intérêt à se grouiller, le Ducatiste, sinon
..
Salut, Bambi, Benoit, Jean-Gab avec lesquels nous avons fait connaissance ces jours-ci.
Voilà Nat et Flo. Nous roulerons ensemble jusqu'à Bédarieux,
passant par Castelnaudary, la Montagne Noire ( Brr! Brr! Pas chaude du tout,
même avec le soleil ), Mazamet. Après quoi, tandis qu'ils regagneront
le grand Sud,
Le Philo et moi retournerons à Ganges, liant ainsi la NC et l'AC04
pour :
- Faire le roadbook du Lodévois, en passant par le Col du Vent ?
- expérimenter la déviation de Lodève en direction
de Millau ( pas barjots à ce point ! ) et rouspéter sur les
routes à gravillons ?
- Tu y es pas, mais alors pas du tout ! Nous allons chercher un pyjama
( " pourquoi un pyjama, en flanelle, en velours, en soie ? " (...))
oublié par Le Philo à "Isis".
Florence nous fait bel accueil, nous offre un thé, retrouve l'objet et avec force bises, nous charge de donner le bonjour à tous les zorgas de la NC. Dont acte.
Nous avons encore près de 2h30 de route pour regagner Manosque. C'est une soirée de fêtes dans villes et villages : à Tarascon, le marché aux fleurs, à St Rémy de Provence, la fête de la Transhumance mais aussi, le vide- grenier ...
J'EN PEUX PLUS! J'VEUX DESCENDRE !
Dommage que Kali ou Dédé ne soient pas là pour photographier Carmen et la Hurlette, en tenue de motards, assis, non sur le banc, mais sous.. le Jésus, place de la République, à St Rémy, dévorant leur pizza arrosée de château Lapompe, à défaut du kil de rouge attendu ! ...
Plus que 80 bornes. Pfffû ! Une balade du soir ... Bonsoir, le Druidon ! DODO, Dame Jo !
Mais auparavant, merci à Sylvie-Jésus et Kali de nous avoir,
une fois encore, permis de chanter
" Y'A D'LA JOIE ! "
Salut l'Ami(e) !
Avé les sourires et les bises de Dame Jo, l'empyrénée
d'la moto.
PS: En prime, ce petit poème dédié au paon, extrait du "Bestiaire", de Guillaume Apollinaire.
En faisant la roue
Cet oiseau
Dont le plumage
Traîne à terre
Se révèle encore le plus beau
Mais se découvre le derrière.